Revue à mi parcours du projet " Plateforme Nationale Multisectorielle d'Information pour la Nutrition PNMiN 2018-2020
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN) 2016-2020, le Gouvernement ivoirien bénéficie de l’appui financier de l’Union Européenne (UE) et de l’appui technique de l’UNICEF pour mettre en place une Plateforme Nationale Multisectorielle d’Information pour la Nutrition (PNMIN). Cette initiative vise à opérationnaliser un système d’information pour collecter et analyser les données issues de tous les secteurs concernés par la nutrition, en vue d’orienter la prise de décision et les investissements en nutrition. La Plateforme Nationale Multisectorielle d’Information pour la Nutrition (PNMIN), avec un budget de 1 598 108 Euros, a été conçue pour une durée de 48 mois. La mise en œuvre a démarré en avril 2018. Le but de l’initiative PNMIN est de contribuer à la réduction de la sous-alimentation chronique afin d’atteindre les cibles à l’horizon 2025. Après deux années (24 mois) de mise en œuvre du projet, une revue à mi-parcours est initiée en vue d’apprécier le niveau de réalisation du projet, de déceler les éventuels goulots d’étranglement et d’y apporter des solutions correctrices. La démarche méthodologique utilisée pour la revue a consisté à : (i) faire l’état des lieux et une analyse critique de la mise en œuvre du projet ; (ii) apprécier le niveau d’atteinte des résultats programmatiques et financiers ; (iii) identifier les goulots d’étranglements et les gaps concernant les performances institutionnelles, programmatiques et financières ; (iv) faire des recommandations. Par ailleurs, l’approche participative adoptée a favorisé le maximum d’échanges avec les diverses parties prenantes. Pour atteindre les résultats, trois grandes étapes ont été réalisées : la revue documentaire, les entretiens avec les parties prenantes et la tenue des ateliers d’élaboration et de validation du rapport de la revue. L’analyse des résultats montre qu’après deux (2) années de mise en œuvre du projet, 50% des activités n’ont pas connu un début de réalisation. L’absence de cibles annuelles ne permet pas de porter une analyse critique sur les performances réalisées pour les autres activités. Par ailleurs, 7 activités soit 19% des interventions ont des performances supérieures ou égales à 100% à mi-parcours du projet. Le renforcement des capacités des parties prenantes a été un élément important dans la mise en œuvre du projet et a contribué à l’atteinte de certains résultats. Un plan global de renforcement des capacités a été élaboré pour la période 2019-2023, décliné en cinq plans annuels. Le plan de 2019 a été mis en œuvre à travers la signature d’une convention en février 2019 entre l’UNICEF et l’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA). Cette intervention a permis de former 40 participants issus de 13 Ministères clés comme prévu. Le volet renforcement des capacités a mis un accent sur la priorisation et les questions d’analyse. Les parties prenantes ont été formées à la formulation des questions d’analyse de politiques nutritionnelles. Cette intervention a permis à 28 participants d’avoir une meilleure compréhension du cycle opérationnel de la PNMIN et de formuler par la suite 167 questions et sous-questions relatives aux politiques et en lien avec les priorités nationales et le calendrier décisionnel. La communication pour la visibilité des interventions et des résultats des acquis par la PNMIN constitue une priorité pour le projet. Ainsi, un plan de communication a été élaboré par le SE-CONNAPE et l’UNICEF. L’objectif général de ce plan est d’amener toutes les parties prenantes à s’engager et à faciliter la production, la transmission, l’utilisation et le partage des données de nutrition, de l’alimentation et du développement de la petite enfance. L’analyse des données financières des 2 premières années (Avril 2018-août 2020) montre un taux d’absorption relativement bon de 71% soit 56% pour l’année 1 et 82% pour l’année 2 par rapport au budget prévu. L’augmentation du taux d’absorption de 56% en année 1 (avril 2018–mars 2019) à 82% en année 2 (avril 2019–mars 2020) est due à la facilitation des procédures administratives et la mise en œuvre d’un plan accélération. La quasi-totalité du financement du projet est dépendante des financements extérieurs avec un seul bailleur. Ce budget est financé à hauteur de 81 % par l’Union Européenne et 19 % par l’Etat de Côte d’Ivoire ce qui pose le problème de la pérennisation. Sur les 2 premières années de mise en œuvre du projet, 707 935 713 FFCA ont été dépensés pour l’exécution des interventions dont 525 265 735 FCFA de l’UE soit 74 % et 180 670 000 FCFA de l’Etat de Côte d’Ivoire soit 26%. Ces données montrent que des efforts restent à faire pour augmenter le niveau de la contribution des acteurs nationaux pour la pérennisation des interventions afin de réduire la dépendance vis-à-vis des f inancements extérieurs et d’un seul bailleur. L’atteinte des résultats du projet est la résultante de plusieurs facteurs qui ont constitué les forces dans la mise en œuvre du projet : • Le processus inclusif et participatif adopté par la PNMIN dans la mise en œuvre du projet a favorisé l’implication, l’appropriation et la motivation des parties prenantes notamment les sectoriels dans la mise en œuvre du plan national de nutrition. La PNMIN a contribué par ailleurs au renforcement du cadre de coordination multisectoriel de la nutrition qui a permis aux parties prenantes d’avoir une meilleure compréhension de la nutrition en tant que problème multisectoriel. • La réalisation des ateliers de collecte et d’harmonisation des données a permis d’améliorer la disponibilité des données centralisées par la PNMIN. • Le renforcement des capacités des parties prenantes notamment les sectoriels a constitué une force dans la mise en œuvre du projet et l’atteinte de certains résultats. L’existence d’un plan de renforcement des capacités a permis d’identifier les besoins des acteurs et les domaines de formation ce qui a permis la formation des parties prenantes notamment les acteurs à travers leurs points focaux. Le renforcement des capacités a porté aussi sur l’acquisition des équipements et logiciels pour l’Unité de Gestion du Projet. • Plusieurs partenariats ont été signés d’une part avec tous les réseaux SUN, MEAL et MQSUN qui sont disponibles pour soutenir la PNMIN dans le volet du suivi et d’autre part avec la FAO, l’OMS, l’Ecole nationale des Statistiques et Economie Appliquée (ENSEA) pour la formation des acteurs et la réalisation des études1 . Ces initiatives ont permis de renforcer le partenariat avec les différents secteurs : le secteur public à travers les ministères, le secteur privé, la société civile et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Malgré les résultats acquis, le projet a connu des difficultés dans sa mise en œuvre qui n’ont pas permis d’avoir les résultats escomptés. En effet, 50% des interventions du projet n’ont pas été réalisées après 2 ans de mise en œuvre et ces faiblesses sont liées à plusieurs facteurs. L’étude réalisée par le C4N a mis en évidence une insuffisance dans la clarification des rôles et responsabilités de certains points focaux sectoriels et une faiblesse dans la description des liens entre la plateforme et les ministères sectoriels. Les procédures administratives mises en place dans le cadre de la gestion du projet notamment pour la validation des documents, la signature et autres éléments sont lourdes et manquent de fluidité et constituent un frein à la mise à disposition des fonds. Aussi, les sectoriels ne disposent pas de ressources financières supplémentaires pour la mise en œuvre des activités et cela pourrait avoir des conséquences sur la qualité des données produites. Les données de certains sectoriels n’arrivent pas à temps et d’autres indicateurs ne figurent pas dans le dispositif statistique des ministères techniques et la rétro information de la PNMIN aux sectoriels concernant l’analyse et le rapportage des données n’est pas toujours systématique et on note le non respect des délais de transmission des données par certains sectoriels pour alimenter l’application. Le plan de communication élaboré n’est pas encore mis en œuvre et la communication au sein des sous-secteurs reste encore insuffisante et mérite d’être améliorée. L’absence de cellules PNMIN au sein des ministères et institutions pour la coordination des interventions des sous-secteurs constitue un frein à la diffusion et à la vulgarisation des interventions de la PNMIN. La revue a noté d’une part l’absence de transfert des compétences au sein des sectoriels et d’autre part le processus d’identification, de priorisation des questions d’analyse qui est long et fastidieux selon les participants. Plusieurs formations programmées ont connu un retard dans le démarrage et cette situation est liée à l’environnement sanitaire de la COVID19. Des solutions de rechange ou correctrices telles que le E-learning auraient pu être mises en place pour assurer les formations. Selon l’enquête réalisée par le C4N, les acteurs déplorent la faible implantation de la PNMIN au niveau déconcentré. Les acteurs et les parties prenantes au niveau des régions doivent être impliqués afin de renforcer la sensibilisation sur le programme et les questions de nutrition.
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Utilisateur 1
Il y a 1 jourDocument très utile et bien structuré. Les informations sont claires et complètes pour comprendre les enjeux nutritionnels en Côte d'Ivoire.
Utilisateur 2
Il y a 2 joursDocument très utile et bien structuré. Les informations sont claires et complètes pour comprendre les enjeux nutritionnels en Côte d'Ivoire.
Utilisateur 3
Il y a 3 joursDocument très utile et bien structuré. Les informations sont claires et complètes pour comprendre les enjeux nutritionnels en Côte d'Ivoire.